Nach (Anna Chedid) a sorti son album Peau neuve en octobre dernier. Ces 9 titres s’enchaînent comme dans un film mêlant des thématiques universelles, sensibles et fortes telles que la rupture, la renaissance, le rapport au corps, l’espoir, la nature, le sentiment amoureux.
© Diane Moyssan
Lise : Hello Nach, peux-tu te présenter ?
Nach : Je suis autrice, compositrice et productrice. J’ai sorti un album en octobre dernier qui s’intitule Peau neuve.
Lise : Pourquoi Nach ?
N. : C’est la fin d’Anna et le début de Chédid. C’est vraiment le pont entre mon prénom et mon nom de famille. J’avais envie de trouver un nom qui puisse me permettre de créer quelque chose qui m’appartienne vraiment. C’était une manière de créer un personnage, un avatar.
Lise : Tu as sorti ton quatrième album Peau neuve. On pourrait penser à une renaissance, comment l’as-tu imaginé ?
N. : C’était après un bouleversement dans ma vie personnelle : une séparation et un déménagement. Il y a eu l’arrêt de ma tournée avec le COVID. Je suis partie pendant 6 mois voyager toute seule. Je suis allée dans la Drôme, dans les Cévennes et au Maroc. J’étais partie avec mon clavier et mon micro. Ces chansons en période de renaissance et renouveau m’ont permis de faire comme une photographie musicale et sonore de ce moment de transition et de changement. Quand j’ai choisi le titre de l’album, ça m’est paru évident de l’appeler Peau neuve pour vraiment symboliser ce passage.
Lise : Dans tes titres, tu abordes les cicatrices du passé, qu’est-ce qu’elles évoquent pour toi ?
N. : Je pense que dans l’existence, on expérimente des épreuves qui nous font grandir, qui nous renforcent, qui nous donnent des armes pour choisir notre direction, notre mission et notre position. Parfois, cela peut passer par des moments durs, délicats et difficiles. Au final, on a tous des cicatrices qui sont des cicatrices de notre vécu, de notre parcours.
Lise : Tu peux me parler plus en détails des titres de ton album ?
N. : Pour moi, c’est une chanson de 40min cet album ! J’ai vraiment pensé le tracklisting. Au début, on commence par Cadeau d’adieu , on sent qu’il y a un chao, une rupture. Ensuite avec Peau neuve, on imagine un mouvement de renaissance. Avec Sacré secret, on perçoit ce rapport au corps. Cette femme , vulnérable, à terre, regagne son corps petit à petit. Un soleil dans le ventre parle de l’espoir. D’âme à âme est plus poétique. Avec Le temps de vivre, on sent que la vie revient. Vivante est un morceau qui parle de la nature. Et dans Le cœur qui explose, la protagoniste retrouve l’amour. L’enchainement pourrait s’apparenter à un film. J’insiste vraiment les gens à écouter l’album en entier.
Lise : Dans Cadeau d’adieu, on devine une déclaration d’amour suite à une rupture. C’est bien ça ?
N. : On écrit toujours des chansons d’amour quand on est amoureux. Je me suis dit pourquoi pas en écrire une quand on est plus amoureux. Je trouvais ça intéressant comme idée de chanson. Et surtout, je n’avais jamais écrit de chansons d’amour à cette personne. C’est une chanson qui parle de pardon et réconciliation. Elle dit que même si l’on est plus ensemble, l’amour que l’on a vécu me portera toute ma vie. Je trouvais ça cool de rendre joyeuse une chanson de rupture.
Lise : Tu as donc voyagé lors de l’écriture de ton album , où es-tu partie ?
N. : Je suis partie d’abord dans la Drôme ensuite dans les Cévennes et après au Maroc. Dans chaque destination, je suis vraiment allée me perdre dans les montagnes. D’ailleurs j’ai sorti un podcast intitulé Peau Neuve dans lequel je raconte tous mes périples et l’écriture de cet album.
Lise : Tu as tourné le clip Peau neuve dans le désert du Sahara. Pourquoi ce choix de destination ?
N. : J’ai écrit la chanson Peau Neuve au Maroc après un hammam où une femme me lavait le corps. J’ai tout de suite pensé à Peau neuve. J’aime bien le désert car on ne sait pas si c’est le début ou la fin de quelque chose.
Lise : Tu as été enfoui de sable dans le clip, c’était pour imager cette sorte de renaissance ?
N. : C’était une sortie de corps, une sortie de terre comme un enterrement. Je trouve que le symbole de l’enterrement, c’est un acte hyper fort. J’avais en tête ce symbole de sortir de la terre comme une plante.
Lise : Tu seras à La Cigale le 18 mars prochain et un an plus tard à l’Olympia. C’est un rêve qui se réalise ?
N. : Complètement ! La Cigale, c’était un pari… mais réussi ! Elle a été complète 4 mois à l’avance ! C’était incroyable, j’étais trop contente ! Je rêve de faire l’Olympia depuis que je suis petite. J’ai dit à mes tourneurs que je voulais vraiment faire cette date, je sentais que c’était maintenant et ça se réalise, c’est dingue ! J’ai réussi à mettre un piano dans le désert, je vais donc bien réussir à remplir l’Olympia ! (rire) On a un an pour le remplir !