En m’intéressant à la carrière fulgurante de Lily-Rose Depp, j’ai découvert une pépite sortie en juillet 2016. C’est le film «La danseuse » réalisé par Stéphanie Di Gusto qui raconte l’histoire vraie de la danseuse : Loïe Fuller (Soko).
Nous y découvrons une Soko cassant tous les stéréotypes de la femme des magazines et incarnant avec fougue et fraîcheur le rôle énigmatique de la danseuse. Elle porte un look à la garçonne chapeau melon et cheveux court en totale adéquation avec le caractère du personnage.
Véritable artiste, elle esquisse sur son carnet de futures inspirations pour ses chorégraphies et prend comme modèle les vitraux de l’Eglise pour l’éclairage de son spectacle. Lors de sa première apparition sur scène, on peut la voir s’élancer habillée d’un drap blanc en soie difforme soutenu par 2 bambous. C’est à ce moment là que Louis (Gaspard Ulliel) la découvre, tombe sous son charme et la courtise.
Les folles aventures de Loïe Fuller continue à Paris où elle est engagée au Folie Bergère par le directeur artistique Edouard Marchand.
© Wildbunch
On assiste alors à une introspection dans la création de son numéro : écriture des tableaux, coordination des lumières, entraînement intensif, création de sa robe Elle s’acharne, dépasse ses limites, fatigue son corps petit à petit. Loïe a commencé la danse à 27 ans, une des explications de son acharnement.
La ravissante Gabrielle (Mélanie Thierry) jouera le rôle de sa mécène en lui ouvrant les portes des Folies Bergères et ne la quittera plus. On peut ressentir une véritable tension et affection entre ces 2 femmes.
Son premier spectacle à la capitale est poétique, magique, colorée, hors du temps. Le voile blanc est en apesanteur et virevolte rythmé par la mélodie envoutante. Parallèlement ses respirations de plus en plus fortes se font entendre pour prononcer son épuisement certain. Elle a droit à un standing ovation… Mais fait un malaise… C’est le début de la fin… Loïe investit la demeure de Louis pour ses répétitions. Des chorégraphies saccadées, déstructurés sont réalisées par des danseuses dans la forêt créant un côté sauvage.
Un soir, elle est invitée par le directeur de l’Opéra de Paris grâce à Louis. Isadora Duncan (Lily-Rose Depp) rentre alors en scène pour le remplacement d’une autre. Elle se démarque dès le début des autres danseuses : tenue claire pour elle VS tenues sombres pour les autres.
Une passion dévastatrice nait entre les 2 danseuses. Loïe est sous l’emprise d’Isadora et prononcera même ces mots « Elle a la grâce, c’est comme si elle avait déjà tout dépassé » 2 styles de danseuses s’opposent : Isadora représente le plaisir, la joie et Loïe , la démesure, l’épuisement.
Un film réalisé par une femme et joué par 3 talentueuses actrices : chapeau bas !
© BORDE-MOREAU / BESTIMAGE
Loïe a réussi à susciter l’admiration des plus grands de l’époque : Rodin, Mallarmé, les Curie et des danseurs continuent de nos jours à s’inspirer de ses œuvres.
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