La meuf inspirante du mois #10 : Pauline de Pi Ja Ma / L’artiste aux multiples facettes

J’ai interviewé Pauline De Tarragon alias Pi Ja Ma dans les locaux de  Wagram, sa maison de disques. De la création de livres pour enfants à la réalisation de ses clips, elle a fait du Do It Yourself sa marque de fabriqueSon humour, son second degré et sa joie de vivre ont rythmé l’interview. 

© Alice Kong

Lise : Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Pauline : Je m’appelle Pauline, j’ai 23 ans et suis originaire d’Avignon, ville dans laquelle j’ai vécu pendant mes 18 premières années. J’ai obtenu un Bac art appliqué mention bien alors que je participais à la Nouvelle Star ! Je chante depuis 4 ans et dessine depuis toujours. Ma vie tourne uniquement autour d’activités artistiques, dans tout le reste, je suis très nulle ! (rire)

 Il y a 3 ans et demi, j’ai rencontré Axel Concato avec qui j’ai créé le projet Pi ja ma et depuis se sont enchaînés : concerts, EP et album. Au tout début, je m’occupais exclusivement de l’image : des clips et des photos ainsi que des illustrations. Je lui laissais gérer toute la partie musique : il composait et écrivait tous nos titres. Au fur et à mesure, je me suis mise à lui proposer des textes, et récemment des compositions, c’est un truc de fou pour moi ! (Rire) On a toujours avancé tous les deux en mode collectif. On est surtout devenus potes avant d’être collègues !

À côté de ce projet, je crée des livres pour enfants. Quand j’ai commencé, j’avais peur de ne pas réussir à respecter un cadre. Cela demande beaucoup d’organisation et de rigueur.

Lise : Comment s’est passée ta rencontre avec Axel ?

 Pauline : Il ne regardait pas la TV et encore moins la Nouvelle Star. C’est l’un de ses amis qui lui a dit d’aller écouter mes reprises. Il a vu une vidéo sur YouTube dans laquelle je reprenais « Femme fatale » des Velvets. Il a bien aimé et m’a envoyé un mail en me décrivant son univers et ce qu’il faisait. C’était exactement la musique que j’aimais. Á cette époque, je ne répondais pas trop aux messages que je recevais car il y avait beaucoup de vautours qui me proposaient des projets qui ne me correspondaient pas. Mais lui m’a séduite, je ne pensais pas rencontrer quelqu’un qui allait me vendre du rêve à ce point ! On se marre tout le temps comme deux potes !

© Alice Kong 

Lise : Quel univers as-tu voulu emmener à votre duo à travers les illustrations et les clips ?

Pauline : C’est assez étrange car, ce projet, j’ai l’impression que c’est moi depuis toute petite. Notre univers est un mix de personnages, d’idées absurdes et décalées. 

Lise : Sur quel support, préfères-tu créer tes illustrations ?

Pauline : Beaucoup sur du papier. J’aime pouvoir dessiner rapidement comme dans le train. Je ne m’ennuie jamais car je réfléchis tout le temps à mes prochains projets.

J’ai sorti un deuxième livre pour enfants récemment et dès le lendemain, je réfléchissais au prochain ! (rires) Le livre s’appelle Minimichel (L’Etagère du bas) et c’est pour les 2-6 ans. Le premier s’appelait : Le Cri de Zabou. Le deuxième, j’ai mis un mois à le créer et c’était principalement des collages. Je collais des petits renards, des arbres, des petites images. Dès qu’il y avait un coup de vent, tout s’envolait ! (rire) J’avais envahi mon appartement de morceaux de papiers ! Mais quand je l’ai rendu, j’étais super fière !

Je n’ai pas de préférence entre la musique et l’illustration pour enfants, ce sont deux activités complémentaires ! Les univers sont opposés : la musique, c’est plus synonyme de bière, nuit, excès et vitesse alors que les enfants, c’est plutôt la patience, la joie, un univers coloré.

 Lise : Tu as sorti un titre qui s’intitule « Radio Girl », quel message as-tu voulu faire passer ?

Pauline : Ce titre parle vraiment de mon passage à « La Nouvelle star ». Il raconte l’histoire d’une femme qui est rapidement mise sous le feu des projecteurs. J’ai fait mon premier clip sur cette chanson avec aucun moyen. Ce clip était une sorte de présentation de notre projet, un projet Do It Yourself sans artifice, sans maquillage. J’avais vraiment besoin de créer du contenu 100% naturel, sans mise en scène.

« Notre univers est un mix de personnages, d’idées absurdes et décalées. »

Lise : Quelle ambiance avez-vous voulu recréer lors du clip « By the river » ?

Pauline : C’est un clip que l’on a fait en 2 jours. J’avais écrit l’histoire, j’avais envie qu’il y ait cette couette géante et cet univers. Je suis partie avec un ami d’Axel qui a pris sa caméra et des drones. J’avais dessiné les scènes sur un storyboard mais on a eu d’autres idées sur place. On a tout fait à 2 et mis en commun nos compétences pour créer un projet cool ! Ce clip nous ressemble car il est rattaché à la nature, on l’a tourné dans la forêt de Rambouillet. Le minimalisme me touche plus que tous ces clips avec des effets spéciaux !

Lise : Quel est ton rapport aux vêtements ?

Pauline : J’aime bien me déguiser, j’ai des phases où je me crée des looks que j’ai vu dans des films. Je m’habille principalement dans des friperies car la sur-consommation m’angoisse. J’ai une pièce fétiche, c’est un vieux foulard troué que je porte tout le temps,  j’adore le glisser dans mes cheveux ! J’ai vraiment un rapport spécial aux vieilles pièces !

« Ce clip était une sorte de présentation de notre projet, un projet Do It Yourself sans artifice, sans maquillage. J’avais vraiment besoin de créer du contenu 100% naturel, sans mise en scène. »

Lise : Que penses-tu de la lutte contre le sexisme ?

Pauline : J’ai l’impression de m’être rendue compte tard qu’il y avait des inégalités. J’ai toujours eu une rage et une agressivité en moi sans savoir d’où elle venait. Étant plus jeune, je me sentais complexée par cette rage. J’ai envie que toutes les meufs se sentent super libres car lorsqu’elles sont elles-même, elles font des trucs de fou !  Il m’arrive de défendre mes copines et de les pousser à répondre lorsqu’elles se font insulter ou lorsque la situation est anormale ! J’ai l’impression que c’est notre devoir à tous  d’être féministe.

Lise : Quels sont tes projets à venir ?

Pauline : Beaucoup ! (rire) Le deuxième album est en cours, j’aimerais sortir un troisième livre et je suis en pleine création d’un fanzine qui s’appelle : « Fille enragée qui donne des coups de poing dans un photomaton ». J’essaye de réunir des copines, des chanteuses, des gens qui écrivent des textes. Je voulais mettre toute ma colère dans un projet comme un espèce de défouloir.

Lise : Quel message aimerais-tu faire passer aux lectrices et lecteurs de « La Meuf à frange » ?

Pauline : Osez, lancez-vous et épanouissez-vous au maximum !

Où retrouver Pi Ja Ma  ? 

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Pi Ja Ma sera en concert le 22 novembre prochain à la Boule Noire !  

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